Pour chaque génération humaine, la formation des générations nouvelles a souvent été, à juste titre, considérée comme une tâche primordiale, essentielle. Si le consensus est facile sur cette fonction éducative de la vie sociale, il demeure une question primordiale: pour quelle finalité faut-il former? Le débat porte souvent sur la focalisation de cette éducation, entre l'individu et la société. En effet, les théoriciens sont partagés entre deux extrêmes philosophiques. D'un côté, l'éducation doit-elle viser la perpétuation de la société avec ses valeurs, habitus, us et coutumes? Doit-elle a contrario, participer à l'épanouissement de chaque membre de la communauté, favorisant ses aptitudes, construisant son bonheur individuel?Toute la problématique philosophique de l'éducation tient en cette dichotomie: Former des socii exemplaires ou amener à l'épanouissement des hommes libres? Une troisième voie médiane est-elle imaginable, entre service de la communauté et intérêt individuel? L'auteur interroge ce qui chez Platon, Aristote, Rousseau, Kant nous permet du point de vue de l'homme d'aujourd'hui de maintenir voire de perfectionner les valeurs humanistes énoncées lors du miracle grec.