Les dynamiques agraires en Côte d¿Ivoire soulèvent trois problèmes majeurs à savoir : l¿individualisation de la propriété foncière, la monétisation des terres et la dérégulation du système de gestion coutumière des terres. Ces problèmes se manifestent par la vulnérabilité foncière qui est fonction des contradictions entre les logiques traditionnelles et modernes de gestion du système agraire. Dans l¿entendement collectif des sages ou aînés sociaux , la terre est un patrimoine familial. Quant aux jeunes générations, la terre tend progressivement à se présenter comme un bien marchand eu égard à l¿accroissement très rapide de l¿hévéa culture depuis le début des années 2000 où le système foncier traditionnel subit les influences des systèmes monétisés par les élites urbaines ; ceux-ci veulent aussi faire de l¿agrobusiness en créant de très grandes plantations d¿hévéa et de palmier à huile. La représentation sociale de la terre évolue d¿une génération à une autre ; cette dynamique provoque un bouleversement des systèmes de valeurs régissant les relations entre générations dans les lignages d¿une part et, entre autochtones et communautés allogènes d'autre part.