Posons-nous la question de savoir ce que nous avons leur opposer. Nos droits de l'homme ? Nous en sommes prisonniers. Eux les ignorent et nous jugent faibles, donc non respectables... Notre religion ? Ils voient en nous des crois s. Nos glises et nos clochers ? Ils ont leurs mosqu es et minarets Notre droit et nos prisons ? Ils y sont mieux que chez eux et nos maisons d'arr t sont leurs meilleures coles coraniques Notre justice ? Ils nous disent que tout ce qui ne les tue pas les renforce. Notre foi ? Elle nous ordonne de pardonner les offenses. La leur pr conise de nous gorger pour gagner leur place au paradis... Ils commettent un attentat ? Nous pleurons nos morts, allumons des bougies. Eux festoient dans les cit s... Nos combats ? Nous continuons verser des prestations sociales ceux qui nous combattent sur nos T.O.E.... Certains s'int grent et nous soutiennent ? Nous les abandonnons au massacre par leurs compatriotes... Ils br lent nos glises, gorgent nos pr tres ? Nous importons des imams et leur construisons des mosqu es... Nous sommes d sunis ? Eux sont soud s contre nous. Nous avons perdu la foi ? La leur est le carburant de leur conqu te Il y aurait beaucoup d'autres l ments citer. Nous sommes assis sur une poudri re. Un ministre de l'Int rieur pr c dent affirmait que nous vivons pour le moment c te c te, mais que bient t ce serait face face. Un ancien pr sident voquait une partition du territoire. Nous y comptons plus de mille-cinq-cents zones de non-droit. La police autres services de l' tat ne peuvent y entrer sans se faire caillasser ou br ler dans leur v hicule. J'en ai maintenant termin et vous remercie de votre attention.-Merci Monsieur le Commissaire pour votre franc-parler. Et que pr conisez-vous ? -Du terrain et de l'action, Messieurs les Ministres, du terrain et de l'action Et surtout, la Loi, toute la Loi. Rien que la Loi. Dans toute sa rigueur.Montaner tait livide. Pendant toute l'intervention de Langlois un ange avait vol dans la salle. Lorsque l'ambitieux commissaire Langlois rejoignit son si ge, il tait conscient d'avoir presque dit adieu la pr fectorale. l'issue de la r union, il serra la main de Montaner.-Je ne souhaite pas vous faire cadeau de ma mutation. Si vous souhaitez ma d mission, je vous l'offre.-Prenez votre avion pour Marseille et continuez faire du bon boulot Mais vous avez t tr s dur -Vous avez parl de sentiments... Pour moi aussi, l' motion passe parfois bien au-dessus de l' tiquette des salons o l'on cause...Le ministre haussa les paules, puis tenta un sourire.-Action, Commissaire, action -Tu campes toujours dans le m me ghetto ?-Toujours -Ton bar... Toujours bien approvisionn ?-Toujours...