Le premier de mes souvenirs lorsque j' voque le temps pass , c'est un appentis attenant un vaste entrep t o l'on entassait toutes sortes de marchandises et surtout des fromages. Cet entrep t, que je dois regarder comme ma patrie, puisque j'y suis n , s' levait sur l'un des quais de la Tamise, dans le quartier le moins aristocratique mais le plus curieux et le plus affair de Londres. Quelle joyeuse existence nous menions l , mes sept fr res et moi Il arrivait rarement qu'un bip de visit t notre demeure habituelle, qui ne contenait gu re que des tonneaux peu pr s vides, des caisses d fonc es ou d'autres objets de m me valeur. Nous pouvions donc y prendre nos bats en toute s curit . Bien qu'ils soient d j loin ces jours o la vie, mes yeux, se composait d'une s rie de bons repas suivis de parties de cache-cache, je ne saurais y songer sans me sentir rajeuni.