La décentralisation a conduit à une nouvelle gouvernance locale par la démocratie de proximité. Ainsi, en 2000 est signé, sous l'impulsion de la politique de la ville, un grand projet de ville entre les communes de Grenoble et Saint-Martin- d'Hères, en vue de "mettre en œuvre des actions concrètes et concertées pour prévenir les risques d'exclusion sociale et urbaine". Il propose un processus innovant d'insertion des jeunes par le sport, au cœur duquel figurent une infrastructure et un volet social. Son objectif est de rendre attractif un territoire intercommunal marqué par le chômage, la délinquance et l'échec scolaire. Ce projet qui appelle à la participation des habitants et à la collaboration des différents acteurs institutionnels, éducatifs et économiques est alors présenté comme un remède plus efficace pour combattre l'anomie sociale. Cependant, ce projet s'appuie essentiellement autour d'objectifs flous comme la mixité sociale et l'innovation. Le manque de précision des textes donne alors aux représentants des différentes fonctions du champ sportif local l'occasion d'interpréter et d'investir le domaine porteur de l'insertion par le sport.