l'heure o le mal s'est empar subtilement de la dialectique et de la logique, de tous les instruments de la pens e au profit de toutes les inversions, l'impossibilit d'exprimer la v rit na t de ce qu'elle ne se manifeste plus dans le coeur de l'homme que par des motions, des lans, des sursauts fulgurants, mais impuissants: il ne reste qu'une seule valeur digne d' tre exprim e: la souffrance de l' me et du coeur. Aussi avez-vous restitu cette souffrance mais de la seule mani re que vous pouviez, c'est- -dire pure, d barrass e de toutes les compensations que sont haine, vengeance, ironie, moquerie. Toute trace de coquetterie, tout souci d'esth tique comme la moindre recherche m me l gitime des effets, d naturent la r flexion m taphysique, n e d'une preuve exceptionnelle de la vie. La souffrance n'est vraie et exemplaire que si elle subit les injures et les quolibets comme l'enfant d sarm re oit les coups, avec un regard tonn . La derni re ressource de celui qui a compris le monde moderne c'est de s'exposer aux gifles. Ce ne fut pas l le r sultat d'une d lib ration, vous vous tes reproduit vous-m me et il se trouve que dans cette image, il n'y rien retrancher, rien ajouter: elle est en quelque sorte le miroir o se r fl chit l'aventure mis rable du monde moderne: votre diagnostic est compatissant mais implacable.