Nous tions en deuil de notre m re; elle tait morte l'automne pr c dent et nous pass mes tout l'hiver la campagne, seules, Macha, Sonia1 et moi. Macha tait une ancienne amie de la maison; elle avait t notre gouvernante, nous avait toutes lev es, et mes souvenirs, comme mon affection pour elle, remontaient aussi loin que je me souvenais de moi-m me. Sonia tait ma soeur cadette. L'hiver s' coula pour nous, sombre et triste, dans notre vieille maison de Pokrovski. Le temps fut froid, venteux, tel point que la neige s' tait amoncel e plus haut que les fen tres; celles-ci taient presque continuellement couvertes de glace et ternes, et d'un autre c t nous ne p mes, peu pr s pendant toute la saison, sortir ni nous promener nulle part.