Jusqu'ou peut-on encore avoir envie d'enseigner? L'enseignement de la philosophie en Afrique doit-elle encore basculee entre utilite et inutilite ? Alors que des voix s'elevent pour decrier la perte des reperes, la crise des valeurs et le manque de civisme, l'enseignant semble se situer au carrefour de toutes les exigences: par rapport a sa propre conscience, par rapport a l'avenir de son metier, par rapport a l'eleve, par rapport au parent, par rapport a la societe. Comment susciter encore des vocations lorsque l'enseignant est le premier a demotiver ses eleves quant a son metier ? Et le jeune enseignant nouvellement affecte dans une zone ou il ne connait personne: quelle attitude doit-il adopter pour bien exercer son metier et transmettre aux enfants les valeurs necessaires pour devenir un bon citoyen au service de la Republique ? Sans argent et sans subsides, comment peut-il s'accommoder dans son lieu d'affectation sans risque d'abandon du poste ? Faut-il encore le qualifier de mercenaire et oublier tout son enthousiasme? L'Etat ne pourrait-il pas regler les matricules et les prises en charge avant les affectations afin de faciliter l'installation des jeunes enseignants?"