" ... Il ne faut pas s' tonner de cette bullition passag re: la cause en est artificielle et s' puisera vite; nous assistons en ce moment la crise supr me et l'agonie des anciens partis. Ils se savent perdus, si la r publique mod r e se fonde, et avant de succomber ils lui livrent une derni re bataille. Jusqu' ce jour, les anciens partis taient rest s jeunes; ils avaient conserv tout leur prestige, gr ce une succession de gouvernements, despotiques ou r volutionnaires, qui avaient eu la maladresse de leur laisser le beau r le, soit comme d fenseurs de l'ordre, soit comme soldats de la libert . Depuis dix-huit mois au contraire, les griefs s rieux leur manquent, et les anciens partis ne savent plus quoi s'employer. L'opinion publique s' loigne d'eux; leurs rangs s' claircissent, leurs vieux cadres se brisent sous l'empire des circonstances nouvelles; s'ils veulent chapper la destruction, il faut qu'ils se r signent changer de visage et rompre avec tout leur pass . Les uns se d cident, et font le sacrifice qu'on leur demande; les autres gardent une neutralit expectante et malveillante; la plupart se vengent de leur impuissance en accablant le gouvernement d'invectives. Depuis le parti l gitimiste jusqu'au parti radical, tous se sentent plus ou moins d pays s par les v nements; ils se d battent entre leurs traditions et leurs int r ts, entre leurs passions exclusives et l'esprit de conciliation patriotique dont nos infortunes nationales leur font un devoir dans le moment pr sent. C'est de ce travail de l'esprit public que d pend aujourd'hui l'avenir de la France; les partis sortiront de cette crise an antis ou r g n r s..."