Pour la première fois un mathématicien applique la méthode des systèmes experts à l'authentification du Linceul de Turin. Après la publication tapageuse de la datation par le Carbon 14 du Linceul de Turin, le grand public désinformé croit maintenant comme scientifiquement établi que celui-ci n'est en fait qu'une vulgaire mystification moyenâgeuse. Cette annonce fracassante a d'autant plus stupéfait, puis convaincu, que l'accumulation des résultats favorables enregistrés jusque-là par les différents travaux techniques n'avait pas abouti à la synthèse indispensable pour permettre de trancher scientifiquement la question de l'authenticité. L'affirmation péremptoire du faux a fait prendre conscience de la nécessité d'une démarche intellectuelle spécifique pour établir une certitude. À l'issue de ce travail d'évaluation et, posée en termes scientifiques, donc rationnels, l'authenticité du linceul de Turin n'est plus une simple probabilité mais une certitude contraignante. Aujourd'hui, le linceul apparaît comme un révélateur inattendu du rapport très ambigu que notre société entretient avec la vérité et la connaissance. N'est-il pas paradoxal que cette pièce archéologique de 2000 ans pose ainsi le problème intellectuel le plus important de notre fin de siècle ?