La Guyane française ne se plie pas facilement aux schémas élaborés pour et sous d'autres latitudes. Les termes et les faits y acquièrent des sens imprévus, avec une distorsion récurrente entre des indicateurs socioéconomiques défavorables, et des situations de vie qu'on ne peut ranger dans la misère ou l'exclusion. Une très forte immigration des pays voisins (Brésil, Surinam), et des Caraïbes (Haïti) impacte notablement les problématiques éducatives et de formation. Dans un tel contexte, le DAEU est à la fois l'interface entre des situations socioéconomiques et socioculturelles complexes, et une des réponses que les institutions offrent à un public qui n'est pas tout à fait celui pour lequel il a été conçu. Car se lancer dans des études n'est-il pas un luxe inutile quand est posée la question de l'identité et des conditions de vie financières et matérielles ? De fait, le DAEU en Guyane n'a sans doute pas pour seul objectif d'être une réponse à l'exclusion ou la désinsertion. Il a en fait aussi valeur de test sur sa place dans une société malgré tout « française », pour ceux qui relèvent le défi de l'ascension sociale par la formation au niveau emblématique qu'est l'université.