" ...Quel tait donc ce jeune homme qui prenait feu si vite et en de telles circonstances ? C' tait un esprit timide, m lancolique, une me inqui te qui, n'ayant pas trouv sa voie, s'abandonnait toutes les chim res de son imagination. Lui-m me, avec un accent qui r v le un lecteur passionn de Jean-Jacques Rousseau, il a racont quels taient ses transports lorsque, venant de Chatenay Paris, il prenait le plus long pour viter toute rencontre, vitait les grandes routes, suivait les sentiers, et l , voyageur au pays des songes, vivait deux heures durant au milieu d' blouissantes aventures. Malheureusement la barri re du Maine tait la borne o ces illusions se brisaient. Le grand triomphateur devenait le plus modeste des pi tons. Le moindre incident lui tait un obstacle. Un charretier brutal viter, un commis soup onneux d pister, autant d'affaires pineuses pour celui qui tout l'heure montait d'un vol si rapide au sommet des carri res les plus hautes, et, comme dit Saint-Simon, s'asseyait sur l'arc-en-ciel. Tomb ainsi des nues, il s'estimait trop heureux si quelque embarras de voitures, lui permettant de se faufiler, le dispensait de montrer son passeport aux gardiens de la barri re, c r monie toujours d sagr able et quelquefois dangereuse pour un ex-noble..."