Au debut des annees 1990, la morbidite et la mortalite attribuables au paludisme ont connu une forte augmentation en Afrique sub-saharienne, que certains ont attribuee principalement a la croissance de la resistance de Plasmodium falciparum a la chloroquine. Nous avons evalue l'impact de la resistance a la chloroquine sur la morbidite et la mortalite attribuables au paludisme et sur les prescriptions d'antipaludiques dans le site de suivi demographique de Niakhar au Senegal. Nous presentons les tendances de ces indicateurs en fonction de l'evolution de la chimioresistance, et montrons que la hausse de mortalite palustre n'a pas persiste au- dela de 1995. Morbidite et mortalite palustres ont suivi des tendances similaires et ont fluctue independamment de la resistance. Ces indicateurs ont ete concordants avec les niveaux de pluviometrie dans la zone, reflets indirects de la transmission palustre. Tout en soulignant l'importance de la chimioresistance sur la prise en charge du paludisme et sur les politiques de traitement, nous evoquons la coexistence d'autres facteurs potentiels, tels que la lutte antivectorielle et la qualite du systeme de soins."