Pierre Drieu La Rochelle, qui naît en 1893 et met fin à sa vie en 1945, est surtout connu en tant que fasciste et collaborateur. Son oeuvre est celle d'une personnalité contradictoire, que a hésité entre l'Action Française et les Surréalistes, entre le nationalisme et l'européisme, le communisme et le fascisme, le pacifisme et le culte des valeurs guerrières, la littérature et l'engagement politique. Cette psychobiographie propose une interprétation du conflit entre le sang et l'encre; le sang symbolise le combat héroïque et viril du guerrier, alors que l'encre renvoie à l'existence contemplative de l'écrivain.
L'enfance et l'adolescence de Drieu pendant la Belle Epoque, ses expériences en tant que soldat de la Grande Guerre, sa carrière littéraire pendant l'entre-deux-guerres, sa conversion au fascisme ainsi que son suicide sont traités dans une optique différente grâce à la théorie psychanalytique. Le trajet individuel de l'écrivain est sans cesse placé dans le contexte historique, politique et social d'une époque, dont Drieu se révèle être également représentatif. Le complexe de virilité et l'obsession de la pureté qui ont pris chez lui des formes extrêmes font en effet partie du langage caché qui est caractéristique de la culture de son temps.