Comment les enseignants jugent-ils les programmes d'histoire qu'ils sont chargés de mettre en œuvre? Se soumettent-ils facilement aux prescriptions formulées par ces textes normatifs? Ces questions posées actuellement par des chercheurs en France commencent à trouver des réponses dans un certain nombre de travaux récents. Des enseignements peuvent déjà être retirés de ces études. Si certains enseignants expérimentés ou engagés politiquement interviennent régulièrement pour analyser les contenus des programmes, d'autres au contraire paraissent moins impliqués dans les débats idéologiques. En effet, ces praticiens s'inquiètent surtout des bouleversements engendrés par de nouvelles directives sur leur pédagogie notamment lorsqu'ils sont confrontés à des situations d'enseignement difficiles. La réponse apportée par l'institution à ces angoisses est ambivalente. Tout en intégrant les représentants associatifs les plus impliqués dans ses instances de décision, elle a tendance à proposer des méthodes clé en main aux enseignants de terrain.