Repute pour sa richesse en morphine, l'opium du Laos etait considere par beaucoup d'adeptes de la divine drogue comme l'un des meilleurs du monde. Celui du Tonkin n'etait pas non plus a negliger, a en croire Albert de Pouvourville qui faisait grand cas de la drogue produite dans le pays des Seize chau. Pourtant, le monopole colonial de l'opium attendit plusieurs decennies avant de se fournir systematiquement en matiere premiere dans les regions d'Indochine ou des populations montagnardes pratiquaient la culture du pavot. L'opium brut alimentant les bouilleries de Hanoi, Lao Cai, Lang Son, Hai Phong et Luang Prabang, puis la seule manufacture de Saigon, resta ainsi longtemps d'origine etrangere, alors meme que le pouvoir colonial avait tout interet a se fournir localement. En cherchant a expliquer ce paradoxe, cet ouvrage retrace les difficultes, dysfonctionnements, imperities et autres insucces qui entraverent les politiques d'achat du monopole colonial de l'opium en Indochine. Il precise egalement les conditions qui permirent une croissance spectaculaire des acquisitions d'opium brut au cours de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, il ne pouvait manquer d'evoquer la fameuse operation X impliquant les services secrets francais dans la contrebande de la drogue lors de la guerre d'Indochine"