L'aspect m me de la b tisse avait quelque chose de fantomatique. Elle ne ressemblait pas aux autres maisons locales, avec leurs toits en ardoise, leurs petites fen tres et leurs fa ades proprettes. Comme pour la mettre l'abri des regards curieux des villageois, on l'avait entour e d'un mur surmont d'une grille avec des piques tr s pointues, d courageant toute tentative d'intrusion. Des ch nes et autres grands arbres, adapt s aux conditions et au climat r gional, s' panouissaient dans le jardin qui s' talait tout autour de l'habitation. On pouvait voir leurs couronnes, certainement plus que centenaires, d passer de la hauteur du mur. Il fallait s'approcher du portail rouill pour voir s' lever les deux tourelles aux toits pointus de chaque c t de la fa ade qui avait pris une teinte d'un gris-brun sale, due aux intemp ries des d cennies coul es. L'ensemble ressemblait vraiment s'y m prendre une maison hant e, ou plut t l'un de ces manoirs hant s de cin ma. Chaque fois que j'allais coller mon nez de gamine curieuse contre le m tal froid du portail, j'en avais la chair de poule, je trouvais la b tisse d licieusement lugubre. Une id e saugrenue a germ dans le cerveau d'une fillette espi gle; elle s'imagine qu'un vampire s'est install parmi les habitants de son village. Assist e de sa meilleure amie, elle entreprend d'explorer clandestinement la demeure du monstre . M me pas peur est galement un voyage dans le temps, un retour dans les ann es soixante, sous les cieux d'un pays voisin