La perspective médico-légale, en tant que catégorie émergente des sciences médico-légales, promet d'être, d'une part, l'épistémologie de la médecine légale et, d'autre part, sa méthodologie ; de telle sorte que la société, en particulier les États, disposent d'un moyen de connaître la violence qui se produit dans le cadre de leurs relations sociales et d'une méthodologie permettant d'aborder ce processus de connaissance. Dans le cas de la violence fondée sur le genre, parmi d'autres formes de violence, il est essentiel d'élargir la base de l'analyse médico-légale au-delà de la réparation cellulaire primaire, en intégrant les progrès réalisés dans la compréhension du processus santé-maladie et les développements en matière de droits de l'homme. C'est dans ce contexte que la comparaison entre l'ablation/mutilation génitale féminine et l'infiltration de biopolymère nous fournit une base matérielle qui nous permet d'élucider les composantes d'une perspective médico-légale sur la violence liée au sexe en général et en particulier sur ces deux formes de domination sur le corps et la sexualité des femmes qui se produisent de part et d'autre de la frontière ethnique colombienne.