Ce texte propose une reflexion retracant les dynamiques politiques, economiques mais aussi ideologiques qui soutiennent ou condamnent le discours religieux du rituel populaire non institutionnel dans le contexte de la Sardaigne historique et contemporaine. Situe quelque part entre hegemonie et subalternite, le cadre qui servait jusqu'a present de referent pour definir cette forme de ritualite, reduit cependant aussi le champ de comprehension a une serie de logiques oppositionnelles souvent trop systematiques. Depuis les trois dernieres decennies, les effets de la globalisation font deborder le domaine magico-religieux des frontieres alors etablies clairement par les Etats et l'Eglise. L'energetique nuragique, le revival de la Terre-Mere, le neo-paganisme citadin viennent alors bouleverser les limites de ces dualismes, de ces frontieres obsoletes. Au dela de la proposition gramscienne et du courant de l'Ecole anthropologique de Cagliari a sa suite, se pourrait-il que l'expression vernaculaire du sacre sarde puisse emprunter aux spiritualites alternatives venues des flux de la globalisation pour renouveler une identite spirituelle, quelque part entre permanence et transformations ?"