" ... Le r ve politique de 1789, repris de 1795 1802, ne touchait plus que les hommes personnellement engag s dans les v nements de la r volution. En 1814, les constitutionnels formaient moins un parti qu'une cole, et celle-ci aurait facilement tenu dans l'enceinte d'un salon. Mais, si la France avait cess de s'inqui ter de la libert , elle avait conserv , jusque dans l'affaiblissement o la jetait l' puisement de son sang g n reux, le sentiment tr s vif de l' galit conquise, et si les th ories constitutionnelles taient mises en oubli par la g n ration lev e dans les lyc es et dans les camps, le souvenir des premiers triomphes remport s par la d mocratie sur l'ordre social ant rieur 1789 tait aussi vif qu'aux jours de la Bastille. Les merveilleuses fortunes cr es par l' p e, loin d' tancher cette soif d' galit , n'avaient servi qu' la rendre plus ardente, car ces glorieux soldats, admis l'honneur de royales alliances, recevaient moins de force du principe aristocratique qu'ils ne lui inculquaient de faiblesse. Universel oubli des doctrines et des garanties constitutionnelles, antipathie non moins universelle contre les temps ant rieurs l' re r volutionnaire dont les crimes s' taient perdus dans les splendeurs de l' poque imp riale, telle tait la double disposition de l'esprit public lorsque l'empire disparut dans la temp te qu'il avait suscit e. La France prouvait des r pulsions instinctives, mais n'avait aucune croyance politique, quand les rois de l'Europe, au lendemain de leur entr e dans Paris, s' levant la hauteur de la mission que leur donnait la Providence, l'interrog rent loyalement sur la nature du gouvernement qu'il lui convenait d'adopter..."