" Le r gne de Napol on a deux aspects divers: mesure que les impressions deviennent moins personnelles, l'histoire s' loigne; du point de vue o se plac rent la plupart des contemporains, et ses calmes s v rit s succ dent aux jugements passionn s des partis. L' blouissante carri re ou la grandeur des revers gala celle des prosp rit s eut pour la France tout l'attrait d'un drame durant lequel les plus obscurs acteurs souffraient moins de leurs sacrifices qu'ils ne jouissaient de leurs motions. L'arm e s' tait identifi e avec son g n ral par la solidarit de la gloire et des p rils; devenue indiff rente aux droits des autres comme aux siens, la nation profitait, sans l'avoir souhait , de l'asservissement du monde: d sint ress e du soin de ses destin es, d shabitu e de toute pr voyance, il lui suffisait que son r le f t grand, celui de son chef plus grand encore, et que chaque jour la victoire ajout t un miracle tant de miracles accomplis. Lorsque la politique imp riale sombra sous la temp te voqu e par elle-m me, le nouveau Prom th e, encha n sur un rocher de l'Oc an, s'entoura d'un prestige qu'il avait peine atteint au sommet de sa puissance. De son vivant, Napol on se sentit devenir dieu, et il eut cette destin e que pour lui la po sie a pr c d la prose, et que la l gende a pr exist l'histoire..."