" La force de la France r sulte du parfait accord des l ments qui la constituent, et le dire apr s tant d'autres, c'est r p ter un lieu commun. Toutes les nations admirent et envient cet organisme merveilleux qui fait vivre d'une vie commune trente-quatre millions d'hommes, conservant tous, dans la diversit de leurs caract res et l'infinie vari t de leurs pens es, le culte d'une m me patrie et le chaleureux d vouement une m me cause. La France n'est point une agglom ration de provinces r unies par les caprices de la force et du hasard: c'est la nationalit la plus compacte qui soit apparue dans le monde, et elle est une comme l'homme est un. Il y a sans doute au sein de cette grande soci t des partis et des coles qui se produisent dans la pleine libert de leurs id es et de leurs esp rances; mais la diff rence des int r ts, celle non moins profonde des points de vue, n'y sont point d termin es par des influences locales, et les opinions n'y connaissent pas de fronti res. La Lorraine et la Bretagne, l'Artois et la Provence, n'ont pas une mani re propre de juger les v nements qui int ressent la nation; et, lorsque celle-ci est divis e par les factions, l' l ment territorial reste tranger aux inspirations qu'elles re oivent comme aux d terminations qu'elles peuvent prendre. C'est pour maintenir les droits sacr s de la conscience, et non pour retrouver une existence distincte, que la Vend e a livr ses h ro ques combats; et, si la Gironde fit appel aux d partements contre Paris, ce fut pour r sister l'oppression d'un parti, non pour r veiller le souvenir d'un pass dont elle tait fort ignorante et fort peu soucieuse..."