" ... N'ai-je pas eu l'audace, il y a quelques mois, de publier, avec une tourderie bien fran aise, n'ayant entendu, l'orchestre, de l'oeuvre gigantesque, que quelques fragments m diocrement ex cut s, me fiant mon seul instinct et emport e par mon enthousiasme, une s rie d'articles sur Richard Wagner ? J'avais m me attaqu une tude sur Gl ck et Wagner que publiait Ernest Reyer, - un ami qui m'avait vue na tre, et qui fut stup fait par cette agression impr vue: - la jeunesse ne doute de rien. Il m'avait d'ailleurs courtoisement r pondu et cette passe d'armes avait fait un beau bruit. Apr s beaucoup d'h sitations, j'avais envoy Wagner, alors Lucerne, les articles, accompagn s d'une lettre dans laquelle je le priais d'excuser mes erreurs et de les corriger. Puis, avec angoisse, j'avais esp r et attendu une r ponse. Viendrait-elle ? je ne pouvais le croire et pourtant j'avais un serrement de coeur, chaque matin, de ce que le courrier n'apportait rien..."