Afin d'assurer leur bonne dispersion en phase aqueuse, les polyuréthanes (PU) prévus à cet effet requièrent la présence de charges ioniques, généralement incorporées à l'aide d'allongeur de chaîne, constituant une partie des segments durs du PU. Dans le but de rendre la teneur ionique indépendante du taux de segments durs, une méthodologie originale a été développée en incorporant des fonctions ioniques sur le segment souple du PU par une réaction thiol-ène. Aux dispersions aqueuses du polyol ainsi fonctionnalisé, est ajouté un polyisocyanate hydrodispersable, le Bayhydur 3100®. L'influence de la nature des mercapto-acides et de la teneur en charges ioniques a été étudiée sur l'ensemble des étapes conduisant à la mise en oeuvre des matériaux PU : fonctionnalisation du polyol, mise en dispersion et propriétés des matériaux réticulés. La biocompatibilité de tels PU ioniques a été mise en évidence avec succès par des tests de cytotoxicité, d'hémocompatibilité et d'adhésion bactérienne. Leurs propriétés sont au moins égales à celles de PU de grade biomédical, utilisés pour réaliser des implants cardiovasculaires, démontrant ainsi leur potentiel d'avenir pour ce type d'applications.